Imaginer une responsabilité immédiate de génération présente envers les
générations futures qui n'existent pas, et cela en raison d'un dommage futur
mais certain qui affectera ces générations. Tel était l’objectif du colloque «
Quelle responsabilité envers les générations futures ? », parrainé par l’Unesco
et soutenu la Mission Droit et justice.
C’est évidemment ambitieux, et un colloque n’y suffit évidemment pas. Mais
évidemment aussi, une recherche en ce sens devait être initiée, tant l’évolution
technologique a mis à l’homme à même d’hypothéquer l’avenir de l’humanité.
L’Unesco en a fait un de ses objectifs à travers l’adoption d’une Déclaration
sur les responsabilités des générations présentes envers les générations futures
(12 novembre 1997), tendant à « créer les conditions voulues pour que les
besoins et intérêts des générations futures ne soient pas compromis par le poids
du passé et à léguer un monde meilleur aux générations futures ».
Les philosophes, les politistes, les anthropologues, les économistes, ont déjà
envisagé cette question. Ils ont posé les jalons d’une éthique de la
responsabilité envers les générations futures, qu’ils sont venus exposer lors de
ce colloque qui se devait, dans un tel domaine, d’être pluridisciplinaire. Forts
de cet acquis, les juristes doivent dégager les fondements d’une telle
responsabilité, pour ensuite mettre au point des mécanismes permettant d’engager
effectivement cette responsabilité. Pour cela, il leur faudra modifier la
logique temporelle des mécanismes de responsabilité, qui permet à la génération
actuelle de reporter ses problèmes sur les générations suivantes.
N° d'édition : 1
Collection : Thèmes et commentaires
Parution : Janvier 2012